Courant novembre, l’équipe pédagogique avait organisé une matinée de réflexion avec l’ensemble des jeunes de l’établissement.
Le harcèlement, moins visible que certaines violences, peut avoir de graves conséquences tant pour les victimes que pour les auteurs. Il peut prendre de très nombreuses formes plus ou moins visibles, des moqueries en passant par le racket ou au cyberharcèlement via les réseaux sociaux. Ces agressions répétées entraînent pour les enfants harcelés des situations de stress, de somatisation, de difficultés scolaires et peuvent mener à des conduites autodestructrices, voire suicidaires. Contrairement aux idées reçues, les harceleurs partagent un certain nombre de points communs sur le plan de la vulnérabilité psychique avec les harcelés et doivent également être accompagnés.
L’actualité du drame de Jonathan
L’équipe pédagogique s’est saisie de l’actualité du témoignage de Jonathan Destin qui s’est immolé par le feu à l’age de 16 ans pour travailler cette question au sein de l’Itep. Jeunes et adultes, réunis dans la salle polyvalente et après un temps d’introduction, ont d’abord visionné le film Le jour où j’ai brûlé mon cœur sorti début novembre. Puis après un goûter et une récréation, le groupe a regardé le reportage sur l’histoire réelle vécue par Jonathan. Les élèves ont ensuite débattu, commenté les projections et renseigné un questionnaire. Les enseignants souhaitaient d’abord les sensibiliser et les aider à prendre conscience de cette problématique de manière générale, mais également dans leur quotidien, au sein de leurs établissements scolaires ou de leurs temps de transport.
Camille Chamoux et Michaël Youn entoure Jonathan lors de sa visite sur le tournage.
Prendre conscience individuellement et savoir comment réagir
Cette première session, au-delà de la compréhension pour chaque enfant de ce qu’est le harcèlement – du point de vue du harcelé et du point de vue du harceleur -, a permis à chacun de réfléchir à sa propre expérience, aux modalités d’une attitude adaptée et des actions à mettre en place en cas de harcèlement. Il s’agissait ainsi de prendre conscience de la portée de ses actes et de comprendre les proportions, dramatiques ou bénéfiques, qu’ils peuvent revêtir pour autrui.
La préparation de cet atelier a également été l’occasion pour les professionnels d’approfondir le sujet et notamment de travailler sur les signes symptomatiques, pas toujours clairement explicites, d’une possible situation de harcèlement.
Un sujet à travailler aussi avec les familles
Le harcèlement en milieu scolaire est l’affaire de tous et bien sûr le travail doit se poursuivre avec les familles. A la rentrée, l’Itep projette d’échanger individuellement avec chacune d’entre elle et d’organiser un temps de réflexion et de débat au sein de l’établissement, dans le cadre du travail global d’accompagnement psychologique à la parentalité qu’il conduit.
Voir le site du Ministère de l’Education nationale dédié aux parents, aux élèves et aux professionnels : Non au harcèlement