Le journaliste explique le fonctionnement de la mecs et présente sa fête de fin d’année dans deux articles des 16 et 28 décembre 2018
L’équipe de direction, des animateurs et des jeunes de Moissons Nouvelles. Photo Thierry Sanchis, Le Républicain lorrain.
“Des foyers aux Mecs : l’évolution de l’enfance protégée.
L’équipe de Moissons Nouvelles, qui œuvre sur Saint-Avold, fait vivre deux maisons pour enfants à caractère social. Ce qu’on appelait hier encore « foyer » a bien évolué, pour devenir des lieux où l’accent est mis sur un esprit familial.
L’association Moissons Nouvelles gère plusieurs établissements où des jeunes de 13 à 18 ans cohabitent. On les appelle des Mecs pour “Maison d’enfants à caractère social” : il s’agit de deux maisons, l’une à Saint-Avold, l’autre à Folschviller, et deux appartements pour les plus âgés, afin de leur apprendre l’autonomie. À la base, ces structures sont destinées à préserver des enfants qui ont dû être placés. « On est loin des systèmes de gros foyers qui existaient il y a encore quelques années, fait remarquer le chef de service Mohamed Griffete. Aujourd’hui, on tend à mettre en place des petites cellules avec un esprit convivial, presque familial. » En privilégiant, toujours une ouverture sur l’extérieur.
Des animations pour sortir
Le mercredi 19 décembre, une fête de Noël est organisée. « Avant, elle l’était dans nos maisons mais cette année, pour la première fois, elle se tient dans une salle », précise le chef de service Mohamed Griffete. Un spectacle est donné par l’humoriste Julien Strelzick, puis un DJ en deuxième partie de soirée.
En dehors de cet événement exceptionnel, toute l’année, des projets sont proposés par les éducateurs. Le dernier en date : du renforcement musculaire en salle. Et il faut croire que l’animation était attendue car de nombreux jeunes ont tout de suite accroché! « Ces sessions de sport permettent de se défouler mais aussi favorisent une certaine estime de soi, décrit doucement Nouar Benlaribi, à l’initiative du projet. On évoque aussi des notions de santé, diététique, etc. »
Le parrain de l’association Quentin Bigot, champion de lancer de marteau, viendra d’ailleurs régulièrement s’entraîner avec eux en début d’année prochaine.
Des invitations à venir
De même, les jeunes peuvent inviter des amis à venir les voir au sein des structures de Moissons Nouvelles, pour faire leurs devoirs ou simplement s’amuser. « Dernièrement, un enfant nous a demandé d’inviter un ami dans le cadre d’un pique-nique, témoigne Mohamed Griffete. La maîtresse de maison (lire par ailleurs, N.D.L.R.) s’est énormément investie. Elle a réalisé des burgers maison, tout le monde était bluffé. »
Les limites du système
« Malgré tout, on ne peut pas faire tout ce qu’on veut, rappelle encore le chef de service. On reste soumis aux ordonnances du juge. » Si tout est mis en place pour maintenir un lien fort avec les familles – qui peuvent s’investir, aux côtés d’un éducateur, lors d’une visite chez le médecin ou une virée shopping –, il n’empêche que « ces enfants ne sont pas placés pour rien ». Hors de question, par exemple, de laisser le parent et l’enfant partir en virée pour un après-midi sans en savoir plus.
Un univers protégé
On appelle ces nouveaux foyers des Mecs pour Maison d’enfants à caractère social. L’équipe naborienne regroupe dix éducateurs, trois veilleurs de nuit, deux maîtresses de maison, un psychologue, un référent famille, un chef de service et une directrice de secteur, Claire Fangille. En tout 21 jeunes sont accueillis. Deux places ont pu être créées avec les appartements. L’objectif : désengorger les Centres départementaux de l’enfance (il y en a un à Forbach, un à Metz). Malgré tout, il existe de longues listes d’attente.
Ma. K.”