Retour sur l’organisation du séjour estival du 15 juillet au 23 juillet durant lequel les enfants et les éducateurs ont partagé un temps hors des murs.
Cela faisait quelques années que les séjours d’été pour les enfants ne dépassaient pas une semaine. « Nous avions eu trop de mauvaises surprises et de difficultés lors de l’organisation des transferts plus longs » se souvient Guy Bernard Aboulin, directeur du foyer.
Mais c’était sans compter sur la motivation de l’équipe de Moissons Nouvelles. Ahmed, éducateur depuis trois ans à Evreux, explique comment le projet de séjour en Vendée est né. « J’aime porter des projets. L’idée est venue avec Athman, mon collègue. Nous avons commencé à en parler début 2019. »
« Je suis arrivé en mai 2018 au foyer, complète Athman. Sur le groupe Océan, j’ai rencontré Ahmed et nous nous sommes très vite appréciés mutuellement. Nous avons des parcours différents mais nous nous retrouvons et nous complétons sur beaucoup de points. Sa motivation m’a donné envie de m’associer à son désir de mettre en place un transfert long. » Les deux éducateurs sont très motivés pour offrir aux jeunes, dont certains ne sortent que très peu du foyer, un vrai moment de vacances. Ahmed poursuit : « En avril dernier, lors d’un trajet en voiture que nous faisions avec Monsieur Aboulin, je lui ai demandé si notre idée était réalisable. »
La réponse est immédiate « Présentez-moi un dossier complet et détaillé et je l’étudierai ». Ahmed et Athman se mettent donc au travail et arrêtent leur choix, concernant la destination, sur la Vendée. Les collègues du groupe Océan les épaulent, notamment Soumia qui n’a malheureusement pas pu participer au séjour pour des raisons personnelles. Ahmed se souvient : « Au début, nous pensions emmener le groupe Océan puis nous avons décidé d’élargir aux autres groupes pour en faire profiter 19 enfants. J’ai appelé une trentaine de campings et d’établissements divers pour trouver un logement. Mais ils étaient complets ou refusaient d’accueillir un si grand groupe. Comme le lieu doit être agréé jeunesse et sport, cela compliquait encore la recherche. Par hasard, j’ai appelé la maison familiale et rurale (MFR) située aux Herbiers ».
La MFR semble adaptée et elle est vide en juillet. Mais avant toute chose, il est nécessaire de réaliser une visite pour éviter toute mauvaise surprise. Ahmed et Athman se rendent sur place et y dorment une nuit. « Le lieu était idéal, avec une grande pièce commune, une cuisine, des terrains de sport. Et nous étions à 15 minutes du Puy du Fou, 40 minutes de la mer… » résume Ahmed. Une fois le lieu trouvé, Ahmed et Athman s’attaquent à la construction du programme et du budget.
Côté organisation, il est également nécessaire de constituer une équipe de neuf éducateurs. Autant de personnes qui ne seront pas disponibles au foyer, ce qui implique de réorganiser les plannings.
Arrivé à ce stade, le travail est loin d’être fini. « Il fallait remplir les dossiers administratifs des enfants, appeler les parents. Tout le monde s’y est mis. Sur place, nous étions 24 heures sur 24 ensemble avec les enfants, c’est différent de ce que nous partageons habituellement. Les jeunes nous voyaient au réveil par exemple. Du côté des éducateurs, cela s’est super bien passé, l’organisation s’est mise en place naturellement », résume Ahmed.
« Nous avons tissé d’autres liens avec les enfants et entre collègues, dont certains venaient d’autres groupes. Au quotidien, on est souvent pris dans les impératifs du travail et on n’a pas toujours l’occasion de sortir de notre unité. Sans le soutien de tous nos collègues en amont et pendant le séjour, nous n’aurions vraiment pas pu y arriver, explique Athman. Je veux vraiment leur dire un grand merci. C’est grâce à leur motivation, leur implication et leurs compétences, qu’ils soient en CDD ou en CDI, diplômés ou pas, que nous avons réussi à offrir de beaux moments aux jeunes. Merci également aux enfants qui ont été exemplaires durant ces neuf jours. Ahmed et moi espérons avoir donné l’impulsion pour que de tels séjours soient organisés régulièrement avec le même succès. »
Du côté de la direction, la satisfaction est également au rendez-vous. « J’avais posé comme conditions que l’organisation soit entièrement prise en charge par l’équipe qui portait le projet. Et cela a été une grande réussite » conclut Guy Bernard Aboulin.
L. Brémont